Chattanooga 100: un travail d'équipe!







L'INSCRIPTION:


Le 12 mai 2019 en soirée. Conversation entre Alexandre B. et moi: 




- Salut Alexandre! As-tu entendu parlé de Chattanooga 100, un 100 miles au Tennessee. Je viens juste de m'inscrire... 




- Non, jamais entendu parlé... 




5 minutes plus tard...




Alexandre m'envoie une capture d'écran d'ultrasignup. Il a pesé sur le piton comme on dit! 




Influençable, vous dites? 




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Pour ma part, je me suis inscrit à cette course puisqu'elle avait lieu pendant la semaine de relâche donc un bon 'timing' avec mes vacances. Une belle occasion de prendre une pause de la neige, d'aller dans 'le sud' courir en shorts et de profiter des paysages du Tennessee et de la Georgie. 




De plus, le directeur de course Sean 'the Run Bum' Blanton est l'hôte d'une baladodiffusion que j'écoute religieusement: 








Nous étions donc 4 québécois d'inscrits à cette course: Alexandre B., Éric M., Guy B. et moi



L'AVANT-COURSE (arrivée à Chattanooga) :


Le mercredi 4 mars au matin (tôt le matin, le vol était à 5 h 40...), Alexandre, Guy et moi avons pris l'avion en direction d'Atlanta. Éric, pour sa part, avait opté pour faire le trajet en voiture avec sa femme. 




Une fois arrivés à l'aéroport d'Atlanta vers 9 h 30, après avoir gossé un peu pour récupérer nos valises, nous avons pris la route dans un confortable Kia Sportage en direction de Chattanooga. Un trajet d'environ 2 heures sur des autoroutes hors-normes. Petit arrêt au Subway pour dîner à mi-chemin et on repart. 




En arrivant à Chattanooga, une grosse pancarte apparaît à notre droite. Elle disait: venez vivre l'expérience du whisky à Chattanooga Whiskey. Il ne nous en fallait pas plus pour choisir notre première destination. J'étais dans la voie de gauche: À babord toute! 




En marchant vers la distillerie, un drôle de commerce est apparu en face de nous. 

1-800-DIVORCE. Avis aux intéressé(e)s, le ''basic divorce'' était en spécial à 395$ U.S. 
Welcome to America! 



Une fois arrivés à la distillerie Chattanooga Whiskey, nous avons opté pour le forfait dégustation. En regardant nos cartes d'identité, la dame à l'accueil nous mentionne qu'il y a d'autres québécois qui faisaient la visite présentement. Un sympathique homme de Bromont et sa fille qui étaient en roadtrip dans un WestFalia décoré à la flower power. 







On prend place au bar et on a la chance de déguster 4 sortes de whisky ainsi que deux drinks à base de whisky. La table est mise pour un beau séjour au Tennesse et un beau trip de boys! 

On repart évidemment chacun avec une bouteille en souvenir. Pour ma part, j'ai opté pour un whisky vieilli en fût de stout. Un vrai délice! 

S'en suit une petite marche en ville pour aller digérer l'élixir ambré. Nous sommes allé voir la bâtisse de Chattanooga Choo Choo, un vieil hôtel de l'époque transformé. 





Ensuite, nous nous sommes installé à la chambre d'hôtel avant d'aller faire un petit tour à Chattanooga Brewing Co.  qui est une microbrasserie mais également le fil d'arrivée du Chattanooga 100. Gros coup de coeur pour leur stout impérial hors-norme et leur porter au caramel salé. 



Nous sommes ensuite allé souper au Tony's Pasta Shop & Trattoria, un restaurant italien abordable et de bon goût. 

L'AVANT-COURSE (visite à Cloudland Canyon State Park):


Une des particularités du Chattanooga 100 est le départ à midi et demi. Ce départ tardif est programmé de manière à s'assurer que l'on ne circule pas sur les sentiers bordant les champs de bataille de Chattanooga durant les heures de nuit conformément à la règlementation. Cela signifie que les plus beaux paysages se trouvant au Cloudland Canyon State Park seront parcourus à la noirceur. 

Une petite visite d'avant-course s'imposait. Le Cloudland Canyon State Park est situé à un peu plus de 30 minutes de l'hôtel. Cette visite nous a permis de nous familiariser avec une petite portion du parcours, d'admirer de beaux paysages et de majestueuses chutes et d'avoir une idée des 487 marches d'escalier à descendre et à remonter pendant la course. 

 Cloudland Canyon




 Ça descend! 

 Cherokee Falls


 Hemlock Falls




S'en est suivi un petit après-midi relax jusqu'à ce que l'un d'entre nous demande aux autres s'ils veulent retourner prendre une bière à la brasserie. On ne s'est pas fait prier. Ok... C'est moi qui a eu l'idée...

Nous sommes ensuite allé à Rock Creek (un magasin de plein-air) afin de prendre possession de notre trousse de coureurs. Lorsque nous sommes arrivés, nous nous sommes présenté comme les ''Québec runners''. Sean Blanton (directeur de course) nous a répondu en français: ''Oh, les séparatistes'' et nous nous sommes esclaffés. J'en ai profité pour le féliciter pour son FKT du Wild Florida Trail, une traversée de plus de 1122 miles en 22 jours. 

À l'inscription, Guy m'a présenté un coureur de la région de Toronto du nom de Matt. À ce moment, j'étais loin de me douter que Matt deviendrait un frère d'armes pour plus de la moitié de cette course... 

Une bière était offerte aux coureurs au magasin de plein-air. Une de plus, une de moins... 

Ensuite, nous sommes allé souper au même restaurant que la veille. Une valeur sûre. Éric et sa femme se sont joint à nous. 

RACE DAY:

Un départ à midi et demi, c'est un peut tannant! Fourmis dans les jambes, attente interminable... On ne manque pas de temps pour se préparer. 

Au niveau de la logistique, on devait se rendre à la brasserie pour déposer nos ''drop bags'' et pour prendre une navette (autobus scolaire) vers le départ qui se donne sur la rive-nord de Chattanooga. On y est arrivé assez tôt surtout pour avoir une bonne place de stationnement et ne pas trop marcher après la course. Une stratégie qui fut payante! 

La journée s'annonçait fraîche, venteuse et ensoleillée. 

Un trajet d'une dizaine de minutes en navette nous emmenait sur la rive-nord et le départ avait lieu au début d'un pont piétonnier surplombant la rivière Tennessee. Sean Blanton nous donnes les consignes de dernière minute. Il nous prévient qu'il y aura une navette sur le parcours à l'aller et au retour puisqu'un propriétaire n'a pas autorisé les coureurs. Je ne portais pas trop attention lors de cette consigne alors j'aurai une surprise un peu plus tard. Le directeur de course nous mentionne qu'après le pont, il y a des ''urban switchbacks''.

Le départ fut donné un peu avant 12 h 30. Attachez votre casquette sur le pont! C'est venteux. J'ai choisi de partir la course avec mon coupe-vent et mes gants jusqu'à se que je me réchauffe un peu. J'ai également fait le choix de ne pas partir ma montre GPS mais plutôt de me fier à l'heure et à une table de temps de passage plastifiée. Un choix me permettant de rester dans le moment présent et de toujours me situer entre deux ravitos sans trop savoir la distance parcourue. 

Une fois le pont franchit, quelques zigs zags nous emmènent vers les ''urban switchbacks''. Un vrai manège humain! 




Nous débouchons sur une piste cyclable que nous arpenterons sur un peu moins de 10 km avant de déboucher sur les sentiers de Lookout Mountain. Le parcours de Chattanooga 100 est un aller-retour avec une boucle à faire dans le Cloudland Canyon State Park avant le retour. 

Je m'assure de débuter la course avec un rythme conservateur puisque c'est facile de s'emporter quand les premiers kilomètres sont plats et roulants. Au bout de quelques kilomètres, alors que je me suis réchauffé, j'enlève mon petit manteau. Le soleil est bon! 

En un peu plus d'une heure, j'arrive au ravitaillement de Ruby Falls où je ne m'arrête pas, mes réserves étant encore pleines. Il s'agit d'un ravito élémentaire avec de l'eau et un peu de nourriture. S'en suit un sentier assez large avec un faux plat ascendant sur lequel je trotte confortablement. 

Le sentier qui suit est spectaculaire. Un beau singletrack qui longe une falaise sur plusieurs kilomètres. À un certain point, je sens un groupe de coureurs qui me suivent de près et je décide de les laisser passer. Je m'assure de prendre des pauses de marche afin de ne pas aller trop vite et de bien gérer mon effort. 



Je rallie le ravitaillement de Covenant College (km 23) en 2 h 45 environ. Je rempli mes bouteille et prend une sandwich au beurre d'arachides et confiture. 

Je repars dans une magnifique section d'environ 10 km en forêt avec un beau sentier sinueux ponctué de petites montées et de petites descentes. Il est très agréable d'y courir. En majorité, il n'y a pas beaucoup de végétation. Il y a toutefois une petite section charmante de ''tunnel vert'' qui longe une rivière. 

Après un peu plus de 4 h de course, je rallie le ravitaillement de Lula Lake au km 33. Peu inspiré par le menu du ravito, je décide d'enfiler un gel GU au melon d'eau salé. Le bénévole du ravito est très sympathique et encourageant: ''Vincent, you're an animal''. 

Sans m'éterniser, je repars dans ce qui est sans doute la plus belle section du parcours. Une descente abrupte nous emmène sur un chemin de gravelle qui longe une rivière émeraude avec des chutes. Une photographe sur un escabeau prend des photos des coureurs qui arrive avec la chute en arrière-plan. Avec le soleil qui descend tranquillement et ses rayons qui percent les arbres, ça donne un franchement beau résultat, n'est-ce pas?




Peu après, une montée abrupte à la Lieutenant Dan avec quelques cordes nous mène en haut d'une montagne où nous attend un sentier large en montée dans lequel mieux vaut alterner la course et un bon pas de marche rapide. Nous débouchons ensuite sur un sentier singletrack en descente qui nous mène en bordure d'une rivière. Dans cette section, je suis un quatuor de coureurs de Caroline du Nord. Le sentier qui longe la rivière nous mène à un pont et, de l'autre côté, il y a un autre chemin de gravelle sur lequel je m'efforce de courir. 

Au bout de ce chemin se trouve une petite montée et, surprise, une vanne blanche de type 15 passagers avec des coureurs à l'intérieur. On m'informe qu'il s'agit de la navette qui nous emmène au ravito de NickaJack. Heureusement, je n'ai pas à attendre longtemps puisqu'avec le quatuor, nous remplissons la navette et décollons en direction de NickaJack. Durant le trajet d'environ 3-4 km, les coureurs plaisantent en mentionnant qu'ils enregistrent leur ''fastest mile of the day''. 

En débarquant de la vanne à NickaJack après un peu plus de 5 h 30 de course, je regarde vers le ravito et j'aperçois un visage familier: Alexandre. Il est content de me voir et moi également. Je prend possession de mon drop bag et je troque mon t-shirt et mes manchettes pour un chandail plus chaud. Je troque également ma casquette pour un bandeau et ma lampe frontale puisque le soleil est sur le point de se coucher. Je remet mon manteau et des gants. Je tente de me dépêcher puisqu'Alex était déjà au ravito depuis un petit bout. Je prend un quesadilla au fromage et au bacon avant de partir. 

La section suivante est la plus longue du parcours. Environ 16 km avant d'arriver au ravito d'Ascalon. Je pars avec Alexandre et Matt (le coureur de la région de Toronto rencontré la veille). Et juste comme ça, nous formions une équipe. 


Avoir de la compagnie pendant le nuit durant un ultra n'a pas de prix. C'est ainsi que nous sommes partis tous les trois en direction de Ascalon. J'ai pris le lead pendant une bonne partie de cette section. Une belle section de singletrack assez roulante. Après quelques kilomètres, la noirceur a commencé à s'installer et nous a forcé à allumer nos lampes frontales. Une fois la nuit tombée, Alex m'a donné une gomme à la cannelle. Une vraie révélation puisque ça permet de garder un état d'éveil en plus de changer le goût de toute la nourriture ingérée.

La section a bien été et la compagnie d'Alex et Matt a fait en sorte que nous avons bien progresser. Vers 20 h 40, nous arrivons à Ascolon (km sous les encouragements des bénévoles. Je rempli mes bouteilles et ingère une pointe de pizza. Nous ne nous éternisons pas à Ascalon puisqu'il commence à faire plus froid.

La section suivante fait environ 7 km et nous mène à un point d'eau situé en bordure de la route. La progression va bon train mais, durant cette section, j'ai quelques problèmes d'estomac. Heureusement, Alexandre me donne une pastille Gravol au gingembre. Une vraie révélation. Nous traversons la route sans voir le point d'eau (que nous verrons sur le retour). Un autre 6-7 kilomètres nous attend avant de rejoindre Cloudland Canyon State Park.

Les trois mousquetaires poursuivent leur bout de chemin, parfois en jasant, parfois silencieusement. On parle de tout et de rien et ça passe le temps. On arrive au ravitaillement de Cloudland Canyon State Park (environ le 75e km) vers 23 h 20. Comme ça se refroidit drôlement, on s'informe à savoir si on a accès à un endroit à l'intérieur pour se changer. La bénévole nous indique une cabane. On s'y rend avec nos drop bags et nous en profitons pour manger et pour enfiler des couches en prévision de la température qui descendra sous le point de congélation. J'enfile une chandail en laine merino par-dessus mon base layer et je troque mon manteau pour un second manteau plus chaud. Je troque mon bandeau pour une tuque et j'enfile une paire de pantalons. À cela s'ajoute une 2e paire de gants. J'aime mieux avoir un peu chaud que de geler. Au total, nous passons une vingtaine de minutes dans la cabane où se trouve 3 confortables sofa. Confortables et dangereux... Plusieurs autres coureurs y trouveront un confort et une chaleur qui mettront fin à leur progression... Mais pas nous! Lors de cet arrêt, je prend un hot shot pour me réchauffer les mains. Ça fait vraiment du bien!

Nous sortons dehors et remplissons nos bouteilles d'eau. Mon estomac continue d'être fragile mais je continue quand même à me forcer à manger. La section suivante est marquée par un aller-retour impliquant une descente de 487 marches (que nous devons remonter) et d'un sentier qui descend jusqu'au ravitaillement. Section que nous avons partiellement parcourue la veille lors de notre reconnaissance. Avant de se rendre au marche on descend dans un sentier qui longe des barrières où, le jour, on a une vue imprenable sur le Cloudland Canyon.

Photo prise par l'organisation avant qu'on passe à cet endroit.

Nous descendons les 487 marches bien comptées pour nous rendre vers un sentier qui descend. Nous y croisons plusieurs coureurs qui sont sur leur chemin de retour et nous nous encourageons mutuellement.

Nous arrivons au ravitaillement de Sitton's Gulch et Éric nous y rejoint et semble surpris de nous y voir. Je profite de cet arrêt pour remplir mes bouteilles et manger un quesadilla au fromage sur le bord du feu. Le moral est un peu à plat... Nous repartons ensuite, Alex, Matt, Eric et moi pour remonter le sentier et ensuite les marches. La progression est plus lente mais nous finissons par atteindre le sommet. Nous croisons à notre tour des coureurs qui descendent dans le sentier.

Une fois arrivé en haut, nous avons une boucle de 8-9 km à faire. Le West Rim Trail, un sentier bordant le canyon qui est plus technique que nous avions prévu avec plusieurs racines. Durant cette section, je m'endors un peu en marchant. À un certain point, je ferme les yeux pour quelques pas et lorsque j'ouvre mes yeux à nouveaux, un grand tronc d'arbre se dresse devant moi... Il s'en est fallu de peu.

Le sentier débouche sur une section de route sur laquelle on alterne course et marche dans les descentes. Les quelques kilomètres de bitume nous mènent à nouveau au ravitaillement de Cloudland Canyon pour un 2e passage. Lorsque nous arrivons à nouveau à Cloudland après 4 heures du matin, nous optons pour un autre arrêt à l'intérieur pour se réchauffer un peu. Éric, quant à lui, décide de rester à l'extérieur et poursuit son chemin.

À l'intérieur, j'aperçois un coureur sur le sofa. Je reconnais ses bas et son kilt. Il n'y a pas de doute, c'est Guy. Je le réveille doucement et il est content de nous voir. Il nous demande comment nous allons et le moral est bon. À partir de ce point, nous serons sur le chemin du retour. Guy nous encourage et Alex lui donne les clés de la voiture. Guy a été malheureusement contraint à l'abandon. Il nous attendra à la brasserie (ligne d'arrivée) et trouvera un lift pour y aller plus tard en matinée. Mon estomac est toujours fragile et j'opte pour manger des bananes puisque ça ne me tombe pas sur le coeur. Je prend également un verre de café. Pas le meilleur au goût mais ça réchauffe!

Après une dizaine minutes d'arrêt, on repart en direction d'Ascalon. En quittant le ravito, j'ai des hauts le coeur et je vomis un peu. Je dis à Alex et Matt que je dois marcher un peu pour digérer. Nous poursuivons alors notre progression sur le chemin du retour. La fatigue se fait sentir et, par moment, on dort littéralement debout. Le soleil se lève un peu avant Ascalon où nous arrivons vers 7 h 00 le matin. Plusieurs coureurs du 50 miles qui démarrait à Cloudland Canyon commence à nous dépasser à pleine vitesse. Je profite de l'arrêt à Ascalon pour aller aux toilettes. Plus confortable que d'y aller dans le bois!

La section suivante de 16 kilomètres est beaucoup plus longue au retour. Malgré notre volonté de courir à quelques reprises, la marche l'emporte. On a hâte d'arriver à NickaJack où nous devrons prendre la navette. Après plus de 3 heures à progresser sur cette longue section, nous arrivons à NickaJack où nous prenons des quesadillas ''take out'' que nous avons le loisir de manger dans la vanne.

La navette nous ramène sur le chemin de gravelle près de la rivière. Une fois la rivière traversée, Matt nous informe qu'il poursuivra seul car il espère finir un peu plus tôt pour faire quelques heures sur la route. Il est venu en voiture. Alex et moi le remercions pour sa complicité et pour le chemin parcouru et notre frère d'arme décolle à un bon rythme. Il finira en un peu plus de 28 heures, soit deux heures avant nous. Alex, Matt et moi avons parcouru plus de 80 km ensembles. Nous avons bien travaillé ensemble tous les trois et nous avons pu compter les uns sur les autres dans les bons comme dans les moins bons moments.

Alex et moi poursuivons notre petit bonhomme de chemin en duo. Nous remontons la montagne et la redescendons avant d'atteindre la portion du mini Lieutenant Dan que nous descendons prudemment. Pendant cette section, la température se réchauffe et nous en profitons pour enlever quelques couches.

Nous arrivons près des chutes et la photographe est toujours présente sur son escabeau et prend deux clichés d'Alex et moi. De bons souvenirs!



Cette photo représente bien la course de Chattanooga 100 pour moi: un travail d'équipe!

Après les photos, nous poursuivons notre chemin en direction du ravito de Lula Lake. Sur le retour, tout nous semble plus long et notre rythme se limite plus souvent autrement à la marche.

Sur le retour, nous jetons un coup d'oeil aux cutoffs (temps limites de passage) sans toutefois être ennuyés par ceux-ci. Nous avons une bonne marge de manoeuvre et nous faisons ce que nous pouvons pour avancer.

La section entre Lula Lake et Covenant College nous paraît également très longue et, à plusieurs reprises, on a l'impression de se rapprocher du ravito alors qu'on a encore un petit bout à faire avant de l'atteindre.

Nous rallions l'avant-dernier ravito (Covenant College) vers 14 h 30. Il ne reste plus grand chose d'appétissant au ravito alors j'opte pour prendre un gel Maurten. Le goût est légèrement sucré et la texture s'apparente à un pouding au riz. Un produit intéressant qui ne nécessite pas d'eau pour bien s'ingérer.

La section entre Covenant College et Ruby Falls sur le retour n'est pas la même qu'à l'aller. Des switchbacks assez pentus au début nous emmènent vers un chemin de Jeep large qui semble être infini. Bien que nous savons que la fin approche, le moral est à plat et on progresse lentement.

Après un peu moins de 3 heures, on arrive à Ruby Falls à 17 h 30. Plus qu'un petit 6-7 kilomètres de descente, de piste cyclable et de route avant de mettre la main sur la belle boucle de ceinture tant convoitée.

Alex et moi courons le dernier 200 mètres avant le fil d'arrivée et nous terminons main dans la main. Sean Blanton le directeur de course nous attend avec notre ceinturon. Nous demandons à un autre coureur de prendre une photo d'Alex, Sean Blanton et moi pour immortaliser ce moment. 30 heures 18 minutes d'effort, de persévérance et d'entraide. Une riche expérience physique et humaine vient de prendre fin! Merci encore Alex pour ton aide et pour ta compagnie qui fut un gage de succès!

L’image contient peut-être : 3 personnes, personnes debout et plein air

Nous rentrons dans la brasserie et on voit Éric (qui a terminé une trentaine de minutes avant nous) et Guy qui est content de nous voir.

Je change de vêtement, savoure une délicieuse IPA et mange un bon burger.

Nous ne sommes pas au bout de nos peines puisque nous devons faire deux heures de route pour regagner Atlanta avant de prendre l'avion le lendemain. Ajoutez à cela un changement d'heure dans lequel on avance l'heure. Ouf!


Somme toute, je suis bien content de cette course. J'ai été puisé profondément pour me rendre au fil d'arrivée et je suis fier du chemin accompli. J'ai eu mon lot de déception depuis quelques années avec plusieurs abandons à mon actif et Chattanooga 100 a été une véritable bougie d'allumage pour la suite.

Parlant de la suite, au moment où j'écris ces lignes, aucune décision n'a été prise quant à la tenue du Western States Endurance Run à la fin du mois de juin. Le coronavirus a déjà eu raison de plusieurs courses. À suivre...

La boucle de ceinture de Chattanooga est magnifique et unique. Elle est pas petite en plus! Un beau souvenir qui représente les nuages et les chutes de Cloudland Canyon ainsi que des canons représentant les champs de bataille de Chattanooga. Une belle pièce à ajouter à ma collection.






Commentaires

  1. Always love reading your stories! Especially when the involve sleepwalking and belt buckles!! Congratulations!! Again!

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